Allô allô ?
Pour cette première chronique en langue de Molière je vais avoir besoin de vous, non pas pour vous soutirer de l’argent mais pour quelque chose de plus grand, votre temps et votre attention.
Je tacherais d’en faire bon usage pour les 10 prochaine minutes de lecture.
On y discutera, association, construction maritime, défense de l’environnement.
Pour le moment, il y a un un vide qui résonne physiquement celui d’un hangar de plusieurs centaines de mètre carré qui se voit le centre d’un important projet et il y a ce vide, lui plus subtil qui vous envahi à chaque grand nouveau départ : l’inconnu.
Soit, de manière assez remarquable à mesure que le vide physique se comble, que les livraisons des fournisseurs affluent, que les allers retours dans les magasins de bricolage se multiplient on ne peut s’empêcher de ressentir l’adrénaline et le besoin de passer à l’action.
Pour les nouveaux ici, il serait maladroit de poursuivre mon développement sans parler du cœur du projet, The Floating Stories Lab notre association loi 1901 créé par ma femme et moi en avril 2025 avec pour mission une vocation double : Construire une plateforme flottante, à savoir un catamaran de 12m afin de disséminer, d’embarquer et de sensibiliser à des sujets environnementaux en lien direct avec l’océan via des projets citoyens.
En d’autre termes, sensibiliser sur des projets citoyens en lien avec l’écosystème marin pour faire avancer les politiques publiques dans une démarche de conservation et concertation. Le bateau sera un outil de déplacement et de recherche.
Maintenant que vous en savez davantage sur notre mission revenons à notre hangar et notre besoin immédiat, le soubassement.
Le hangar dans lequel nous construisons notre bateau dispose d’un sol goudronné, mais pas de niveau. Viser pour une plateforme d’aplomb, de niveau et d’équerre peut sembler luxueux mais sur trois années de construction, tout le temps gagné à ne pas compenser des défauts de planéité se traduira par des centaines d’ajustements évités.
Nous avons trouvé ici, à Plozévet, un lieu pour construire — mais aussi un cadre pour faire lien, faire communauté. Cap Solidarité, qui nous accueille dans ce hangar ne s’est pas contenté de nous louer un espace : ils nous ont ouvert les portes avec confiance. Le jour de la première livraison de bois, ils étaient là, mains tendues, chariots en renfort.
Nous sommes heureux de cet emplacement — aux côtés d’un lieu qui, depuis 2009, incarne les valeurs de l’économie circulaire et solidaire : ressourcerie et friperie.
Notre bateau est un Narai MKIV, un catamaran de 12,35 mètres conçu par James Wharram (cf. plan ci-dessous).
Pour le construire dans de bonnes conditions, nous avons défini une plateforme de 13,5 m par 7,5 m. Cette marge permet de circuler autour des coques pendant toute la durée de la construction.
Selon nos calculs, 23 rangées de chevrons en pin du Nord rouge (section 45×70 mm), espacées tous les 60 cm, nous permettront de créer une base stable. Pour le platelage, nous avons choisi de l’OSB 3 en 15 mm, en panneaux de 2500 x 675 mm. Rien de sophistiqué, mais du solide, fiable, disponible.
Un autre point important a été anticipé : la sortie des coques. Une diagonale de 12,20 m sépare l’angle du mur d’un poteau de structure (en orange sur le plan). Ce dégagement nous laisse plusieurs options pour faire sortir les coques une fois terminées, sans devoir tout démonter… Il faudra être créatif !
Dans un projet aussi long et ambitieux, chaque individu compte — et ça inclut les partenaires, les bénévoles, les donneurs, les amis et la famille. Ce bateau, ça fait des mois qu’on le laisse germer, parfois qu’on le met en pause… Déménager en Bretagne, et particulièrement dans ce petit coin magnifique du Sud Finistère, nous a permis de rencontrer de nouvelles personnes, qui sont devenues naturellement partie prenante du projet. voici quelques photos de nos premiers pas.
Un merci tout particulier à Pascal — que vous découvrirez sûrement à travers ces chroniques. Il est plein d’histoires, de techniques, de précisions et de curiosité, il baigne dans la construction navale depuis des dizaines d’années. Un vrai plaisir de l’avoir à nos côtés. Rien que pour cette étape de fondation, son aide a été précieuse.
Pour cette première commande de bois, nous avons contacté plusieurs fournisseurs. C’est PARTEDIS BOIS MATÉRIAUX – Agence de Lorient qui s’est montré le plus clair, le plus réactif et le plus à l’écoute. La livraison a été faite dans les temps, sans accroc, avec un vrai souci du service. L’équipe a su entendre nos contraintes de petite structure bénévole et répondre avec un professionnalisme simple, direct, humain.
Un grand merci à eux.
Ce premier échange, on l’espère, marque le début d’une relation de confiance sur la durée du chantier.